Interactions entre cellules T et cellules présentatrices d'antigènes

Interactions T-CPA : molécules impliquées

L'interaction des cellules T avec les cellules présentatrices des antigènes (CPA) telles que les cellules B, les DC ou les monocytes, est renforcée par un grand nombre de molécules accessoires et d'adhésion.

La molécule ubiquitaire LFA-1 (leukocyte function associated antigen 1) se lie à la molécule d'adhésion intercellulaire 1 (ICAM-1). L'antigène CD2, également un récepteur d'érythrocytes de mouton sur les cellules T, interagit avec la protéine LFA-3 (CD58). CD58 est une glycoprotéine exprimée sur les cellules endothéliales et épithéliales, et sur les tissus conjonctifs. L'interaction de CD40 avec son ligand fournit un signal de survie aux cellules des centres germinatifs et induit la commutation de classes d'immunoglobulines. Après liaison de CD40, les cellules dendritiques produisent de grandes quantités d'IL-12 et entrent en maturation finale. L'adhésion entre cellules B et cellules T est également stabilisée par l'interaction entre CD106 ou VCAM (vascular cell adhésion molécule) exprimée sur les cellules endothéliales et la protéine CD49b trouvée sur les cellules T activées. L'interaction de CD28 sur les cellules T avec CD80 ou CD86 sur les APC a un effet stimulateur alors que l'interaction de CTLA-4 (CD152) avec ces mêmes protéines CD80 ou CD86 a un effet inhibiteur.

Modèle des deux signaux délivrés par les CPA pour activer les cellules T

Lorsque les cellules T reconnaissent des antigènes présentés par une cellule présentatrice non professionnelle, elles reagissent par un arrêt fonctionnel au lieu d'une activation, c'est-à-dire qu'elles sont tolérées. Cela empêche une réaction des cellules T vis-à-vis des antigènes du soi. L'induction d'une réponse productive de la cellules T nécessite l'expression des molécules de co-stimulation B7-1/CD80 ou B7-2/CD86 par la cellule présentatrice. Ces deux molécules peuvent se lier à la molécule CD28 ainsi qu'à la molécule CTLA-4 de la cellule T. L'interaction de CD28, molécule exprimée sur toutes les cellules T, avec CD80/CD86 donne un signal activateur à la cellule T (TCR-CMH/peptide = signal 1 ; CD28-CD80/CD86 = signal 2). L'activation des cellules T mène à l'expression de CTLA-4 (CD152) après 24 à 48 heures. L'interaction de CTLA-4 avec CD80/CD86 donne un signal inhibiteur qui stoppe l'activation des cellules T et empêche ainsi une réponse immunitaire excessive.

Rôle des cytokines dans les interactions cellulaires

La capacité à produire l'IL-12 en quantité importante est spécifique aux cellules dendritiques matures stimulées par l'interaction de CD40 avec CD 154. Cette cytokine induit la différenciation des cellules T CD4 vers le type TH1 associé à une production d'interféron γ. L'interféron γ accroît l'activité antimicrobienne et proinflammatoire des macrophages et favorise l'activation de cellules T cytotoxiques (cytotoxic T lymphocytes, CTL).

L'IL-12 stimule aussi directement la fonction des CTL et des cellules NK. En revanche, les DC immatures qui n'ont pas été activées par la liaison de CD40 ou qui sont incubées en présence de l'IL-10 favorisent la différenciation des cellules T en cellules TH2 sécrétant de l'IL-4 et I'IL-5. Ensemble avec l'IL-13 et l'IL-6, ces cytokines stimulent la maturation terminale de cellules B en plasmocytes. Dans ce dernier cas, la réponse inflammatoire et cytotoxique des cellules T ne se manifeste pas.

Stimulation des cellules T par les superantigènes

La majorité des superantigènes sont des composantes bactériennes telles que l'entérotoxine des staphylocoques, responsables d'une activation non sélective des cellules T, Alors que la reconnaissance spécifique d'un antigène peptidique par le TCR implique les chaînes α et β, et leurs segments variables, l'activation par un superantigène est fondée sur la seule interaction d'une molécule CMH avec une partie variable de la chaîne β du TCR. Par conséquent, les superantigènes stimulent 100 fois plus de cellules T qu'un antigène normal. De plus, la présentation d'un superantigène par une molécule du CMH n'implique aucun apprêtage intracellulaire.

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