Ontogenèse des cellules B

Développement des lymphocytes B

Les lymphocytes B se développent dans la moelle osseuse à partir de cellules souches pluripotentes sous l'effet de signaux donnés par les cellules stromales (cytokines solubles, contact intercellulaire).

La cellule progénitrice B (pro-B) est la première étape du développement des cellules B. Les cellules pro-B sont capables de se renouveler ; elles expriment des antigènes associés aux cellules souches (CD34 et CD117) ainsi que les antigènes CD 19 et CD22 (ce dernier restreint au cytoplasme) spécifiques de la lignée B.

L'étape suivante du développement est le début de la synthèse de l'immunoglobuline : les chaînes lourdes des immunoglobulines IgM (chaîne μ) deviennent alors détectables dans le cytoplasme des cellules pré-B. L'étape de différenciation suivante est qualifiée de cellule B naïve (virgin B cell) puisque les cellules n'ont pas encore rencontré des antigènes étrangers. Ces cellules expriment des molécules entières d'IgM à leur surface. La suite de la différenciation est contrôlée par l'antigène : les cellules immatures périssent par apoptose quand leurs immunoglobulines fixent des auto-antigènes qui sont probablement présentés par les cellules stromales de la moelle osseuse (délétion clonale ou anergie clonale). Les autres cellules quittent la moelle à cette étape de maturation et migrent d'abord vers les zones riches en cellules T des organes lymphoi'des périphériques. Une nouvelle sélection a maintenant lieu : toutes les cellules qui n'obtiennent pas un signal de survie de la part des cellules T sont éliminées par apoptose. Les cellules B restantes migrent vers les ganglions exprimant à leur surface des immunoglobulines IgD ainsi que les antigènes de différenciation CD21, CD22, CD23 et CD37. Ces cellules recirculent comme cellules folliculaires circulantes entre la moelle osseuse et les organes lymphoïdes secondaires jusqu'à ce qu'elles rencontrent un antigène correspondant. En général, cela a lieu dans la zone riche en cellules T des ganglions ou dans le tissu lymphoïde associé aux muqueuses. Les cellules B se différencient alors en plasmocytes produisant des IgM (réponse primaire des cellules B). L'affinité pour l'antigène de ces anticorps de type IgM reste faible. Lorsqu'elles rencontrent des complexes immuns fixés par les cellules dendritiques folliculaires, les cellules B suivent un développement spécifique supplémentaire dans les ganglions (réaction des centres germinatifs) qui a pour but de produire des anticorps de plus haute qualité.

La réaction des centres germinatifs confère aux cellules B la capacité de produire des anticorps d'autres classes (switch, ou commutation de classes). Par ailleurs, la maturation finale des plasmocytes a lieu dans la moelle ou dans les muqueuses du tube gastro-intestinal. Une partie des cellules B stimulées par l'antigène migre vers la zone marginale des organes périphériques et se différencie en cellules CD39+ et IgD- et CD23- (cellules B extra-folliculaires). A la différence de la majorité des cellules B, ces dernières peuvent reconnaître des hydrates de carbone comme antigènes (réponse indépendante des cellules T), mais produisent des anticorps IgM de faible affinité.

Cellules B CD5+

Une petite fraction de cellules B est caractérisée par l'expression de l'antigène de différenciation associé aux cellules T CD5 (antigène Ly-1 de la souris). Ces cellules B (fraction B1+) font partie d'une population séparée qui diverge tôt au cours de l'ontogenèse de la lignée B normale et colonise les espaces pleuraux et péritonéaux. L'existence de cette sous-population de cellules B n'a été confirmée que chez la souris. Les cellules B CD5+ ont une longue durée de vie, peuvent se renouveler et sécrètent des auto-anticorps poly-réactifs de faible affinité et de classe IgM. L'autoréactivité de ces cellules pourrait être due à leur différenciation dans les espaces pleuraux et péritonéaux où, en l'absence de contact avec les cellules stromales de la moelle, la délétion clonale ne peut se produire.

Lymphocytes b