Principaux marqueurs des cellules B

La liaison d'un antigène par les immunoglobulines à la surface déclenche une cascade de signaux biochimiques au sein de la cellule B. Possédant elles-mêmes une partie cytosolique très courte, les immunoglobulines ont besoin de molécules accessoires, par analogie au complexe CD3 associé au TCR. Cette fonction est prise en charge par les chaînes Ig-α (CD79α) et Ig-β (CD79β). Leur structure ressemble aux chaînes γ, δ et ε du TCR, et elles forment ensemble avec les Ig le récepteur des cellules B (BCR).

La molécule CD10 porte aussi le nom d'antigène CALLA. En effet, CD10 a d'abord été décrite sur des lymphoblastes de patients atteints de la forme la plus fréquente des leucémies aiguës lymphoblastiques (common AIL). CD10 est une métalloprotéase extracellulaire capable de cliver divers peptides tels que la substance P, l'endothéline, l'ocytocine, la bradykinine et l'angiotensine 1 et II. Ce marqueur caractérise les cellules stromales, les cellules B et T immatures de la moelle osseuse, et les cellules B des centres germinatifs dans les organes lymphoïdes secondaires.

CD19 est un marqueur de la lignée B entière. Cet antigène forme un complexe avec les molécules CD21, CD81 et Leu-13, qui modulent la transduction des signaux par le BCR. Cette fonction joue un rôle important dans les cellules B précoces.

L'antigène CD20 est exprimé sur toutes les cellules B, excepté les pro-B, et ressemble à un canal ionique. Sa partie transmembranaire traverse quatre fois la membrane cellulaire et semble associée au cytosquelette.

L'antigène CD21 est le récepteur de faible affinité pour les produits du clivage du complément iC3b et C3d. Il est également employé comme récepteur par le virus d'Epstein-Barr. Comme CD19, il est associé au BCR.

L'antigène CD22 possède une expression bimodale : toutes les cellules B l'expriment dans le cytoplasme, mais seules les cellules B matures le portent à la surface. CD22 est une molécule d'adhésion qui interagit avec des hydrates de carbone sialylés. La liaison de CD22 réduit le seuil de signalisation par le BCR.

L'antigène CD23 est un récepteur des cellules B pour la partie Fc d'IgE. L'interaction de CD23 avec IgE ou des complexes immuns contenant l'IgE inhibe la synthèse d'IgE. Un fragment de la molécule est un facteur de croissance autocrine ou paracrine des cellules B.

L'antigène CD40 est exprimé par la plupart des cellules B mais aussi par les DC, les CFD, les progéniteurs hématopoïétiques, les cellules épithéliales et certaines cellules cancéreuses. La molécule appartient à la famille des récepteurs TNF. Une autre glycoprotéine appartenant à cette famille est exprimée sur les cellules T CD4+ (ligand CD40) et fournit un signal de survie important aux cellules B. Dans le cas d'interactions défectueuses entre CD40 et le ligand CD40, la formation des centres germinatifs ne peut être accomplie et la production des Ig par les cellules B est limitée aux IgM (blocage du swifch des classes Ig).

Comme CD23, l'antigène CD72 appartient à la famille des récepteurs de type asialoglycoprotéine. Similaire à CD19, il est exprimé sur un grand nombre de cellules B mais sa fonction reste à élucider. L'hypothèse selon laquelle CD72 serait un ligand pour CD5 reste à confirmer.

Les antigènes CD80 et CD86 ne sont pas restreints à la lignée B. Ils sont également trouvés sur les cellules présentatrices d'antigènes telles que les monocytes et les cellules dendritiques. L'interaction de CD80/CD86 avec leur ligand sur la cellule T (CD28 et CTLA-4) joue un rôle très important pour l'activation complète ou l'arrêt fonctionnel des cellules T .

Lymphocytes b